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On s’est fait un avis sur la ruche flowhive ! Et vous, qu’en pensez vous ?

L’histoire commence quand un père et son fils apiculteur en Australie en ont assez de passer du temps à se consacrer à la récolte de miel et de déranger constamment les abeilles. Ils se demandent alors s’il n’est pas possible de repenser la récolte de miel et la façon de pratiquer l’apiculture. Après quelques années de test, ils décident de lancer leur produit : La ruche Flow hive, une ruche qui permet d’extraire son miel directement depuis un robinet relié à la ruche. Ça semble incroyable !

Cedar Anderson et son père lance alors un appel à financement via la plateforme indiegogo pour le développement et la commercialisation de leur produit en ne demandant que 70 000$ mais la magie d’internet et l’engouement global autour des abeilles ont fait qu’ils ont réuni plus de 10 millions de dollars (13,275,025 $ pour être exact) ….
 
Devant un tel chiffre, comment ne pas en entendre parler ?! Cette innovation a produit un véritable tremblement de terre dans le monde de l’apiculture dont la pratique n’a pas évolué depuis plus de 100 ans … la communauté des apiculteurs est encore aujourd’hui divisée et devant la jeunesse de ce projet, il est encore difficile de donner un argumentaire détaillé sur les pour et contre de cette ruche. Mais nous avons quand même voulu en savoir plus et après avoir épluché des dizaines et des dizaines de forums et des sites australien à la recherche d’avis et de commentaires sur l’utilisation de la FlowHive, on vous livre notre impression !   🙂

1 – La récolte ne représente que 3% du temps de l’apiculteur …

Avec la FlowHive, on vous promet une apiculture plus respectueuse des abeilles et avec moins d’interventions humaines. Ce n’est malheureusement pas le cas, le concept de la FlowHive permet de récolter du miel en tournant simplement un robinet sur sa ruche, ça parait magique mais ça ne révolutionne pas la pratique de l’apiculteur, seulement la récolte.

L’apiculteur doit toujours se rendre régulièrement sur ses ruches pour inspecter la colonie et s’assurer de leur bonne santé. Il faut faire attention à ce genre de raccourci car cela peut mener des personnes non formées à se lancer dans l’apiculture. On ne s’improvise pas apiculteur et il faut absolument se former avec des personnes expérimentées avant de s’y lancer (retrouvez nos conseils pour se lancer dans l’apiculture urbaine).

On peut néanmoins reconnaitre que pouvoir extraire directement le miel depuis sa ruche, c’est la classe ! Ce mode de récolte convient particulièrement aux apiculteurs amateurs qui n’ont pas la capacité d’investir dans le matériel nécessaire à la récolte de miel sur des ruches classiques (compter plusieurs centaines d’euros pour acquérir du matériel de bonne qualité).

2 – Il fait plus froid en France qu’en Australie …

Comme on vous le disait plus haut, cette ruche nous vient tout droit d’Australie. Dans ce pays, le climat y est plus chaud et les apiculteurs ne connaissent pas un problème que nous rencontrons fréquemment dans nos régions plus tempérées : la cristallisation du miel.

Si vous avez déjà acheté du miel d’apiculteur (je vous invite à vous rendre le plus rapidement possible chez un fournisseur de miel authentique plutôt qu’au supermarché), vous avez dû remarquer qu’au bout d’un certain temps, le miel à tendance à se solidifier, se cristalliser.

Ce processus tout à fait naturel est du aux molécules de glucose contenues dans le miel qui avec le temps et lorsqu’il fait un peu plus froid, cristallisent. Que faire donc lorsque le miel se cristallise directement dans la FlowHive, comme cela arrive souvent avec le miel de printemps ou de Colza ? Le mécanisme n’est plus d’aucune utilité, il faut donc revenir aux anciennes méthodes. Alors la FlowHive n’a certes pas été pensée pour nos régions mais notre interrogation reste. Une raison de plus pour la tester ! 🙂

3 – Le plastique, c’est pas très bon …

Pour avoir du miel directement depuis sa ruche, il faut faire quelques concessions et l’une d’elles est d’utiliser du plastique …

Pour que le mécanisme de la FlowHive fonctionnement correctement, les alvéoles dans lesquelles les abeilles vont déposer le miel sont déjà préconstruites en plastique. Alors que dans une ruche traditionnelle, les alvéoles sont construites en intégralité avec de la cire qui est directement fabriquée par les abeilles.

Une telle pratique de non-respect de l’habitat naturel de l’abeille peut vous rebuter et même vous choquer mais sachez que c’est en fait assez courant dans l’apiculture. Il existe même des ruches intégralement en plastique … Alors forcément nous on est contre, les alvéoles en plastiques n’offrent pas des conditions de vie optimale pour les abeilles. Dans certains cas, les abeilles peuvent même refuser d’utiliser ces alvéoles et quitter la ruche ! Le plastique absorbe de plus tous les produits chimiques aux alentours ce qui favorise l’apparition de maladie au sein de la colonie car les abeilles ne peuvent plus renouveler les alvéoles.

On vous invite à lire ce super portrait de Juliette Dorizon sur la ruche écoresponsable et respectueuse de abeilles qu’elle a créée ! Ça c’est le genre d’apiculture que nous soutenons.

4 – L’innovation ça coûte cher …

L’innovation à un cout et ce n’est souvent pas donné ! Comptez environ 625€ uniquement pour la FlowHive contre environ 200€ pour une ruche standard. Pour un apiculteur professionnel, cet investissement est trop important et le gain apporté par la FlowHive n’est pas suffisant. Toutefois ce genre de ruche convient bien aux personnes voulant pratiquer une apiculture amateur.Quoi qu’il en soit nous on adore les nouvelles technologies, celle qui font avancer nos façons de concevoir les choses et qui cassent les codes. Quand en plus cela permet de faire parler d’apiculture et d’abeilles, nous on adore ! Alors on pourra toujours trouver des défauts à la FlowHive (et il y en a, c’est certain, mais comme avec tous les types de ruches) et dire qu’elle ne respecte pas les abeilles, ni l’apiculture, etc, nous on attend qu’une seule chose : la tester !

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